La collection de montres d’Alain Delon fait tourner la tête !
Quelles montres porte Alain Delon, l’un des plus importants monuments du cinéma français ? A-t-il la même passion pour les garde-temps que son ami de toujours, feu Jean-Paul Belmondo dont nous avons parlé dans un autre article ?
Comme on va le voir tout de suite, il semblerait que monsieur Delon soit allé bien plus loin dans le monde des collectionneurs de tocantes.
Né en 1935 en Ile-de-France, Alain Delon commence dans le cinéma à 22 ans. Il est également producteur et il s’est essayé à la réalisation à quelques reprises. Les nombreux films dans lesquels il a fait une apparition totalisent plus de 134 millions de spectateurs au cinéma.
En 2012, monsieur Delon a participé à une vente aux enchères à Paris lors de laquelle plus de 100 de ses montres étaient proposées aux acheteurs du monde entier. Avant la vente, cette partie impressionnante de sa collection était exposée à Hong Kong de manière à attirer une clientèle chinoise et asiatique très attachée au nom “Delon”. Lepoint.fr expliquait dans un article que la maison Cornette de Saint Cyr, qui s’occupait de la vente, s’était exprimé en disant :
“Delon est devenu un nom commun en Chine, synonyme de beauté masculine chez les jeunes Chinois. Le catalogue sera bilingue franco-chinois“.
À propos de la collection en elle même, la maison aurait expliqué que :
“Comme dans toutes les collections qu’il a réalisées, Alain Delon s’est laissé guider par son intuition, ne cédant à aucune mode“.
L’acteur avait également expliqué détester les ventes posthumes. C’est entre autres pour cela qu’il s’est déjà séparé de sa collection d’art en 2007 qui a rapporté la modique somme de 8,7 millions d’euros, ainsi que de sa collection de bouteilles de vins pour un résultat dépassant les 250 000 euros.
- Jetons un oeil à certaines pièces de cette vente, ainsi qu’à d’autres montres qu’il a porté dans ses films et dans la vie. On terminera avec la plus recherchée vendue lors de cet évènement et par des montres estampillées Alain Delon qui semblent cacher quelque chose…
Cartier Tank Lapis-Lazuli
Lors de la vente en question, on a découvert une Cartier Tank très spéciale. Cette pièce en or jaune a une lunette sertie de lapis-lazuli et il semble que ce soit une pièce unique. Elle est également gravée aux initiales de l’acteur au dos, ce qui rajoute à son exclusivité. Elle est montée sur un élégant bracelet en lézard blanc et Alain aurait déclaré qu’il aimait porter cette pièce l’été car il la trouvait “éclatante sur une peau bronzée”.
Lors de la vente, elle était estimée aux alentours de 2,000 euros mais elle a atteint un prix de vente de 55 000 euros. En 2013 donc un an après la vente, les experts de la maison Artcurial auraient estimé cette même pièce entre 80 000 et 120 000 euros… Qui dit mieux en termes de plus-value sur 1 an ?
Cartier Tank arrondie
Dans le film « Un flic », l’acteur portait une Cartier Tank arrondie plus classique.
Il possédait également une version en or blanc et cadran blanc.
Cartier Tank Reversible
Toujours chez Cartier, l’évènement parisien dont on parlait en introduction a permis de vendre une Cartier Tank Reversible… enfin c’est ce que l’on pense car le site de vente aux enchères annonce cette montre comme une “Cartier Tonneau Reversible” mais on pense qu’il s’agit d’une erreur.
Quoi qu’il en soit, elle s’est vendue à 26.250 euros, ce qui représente dix fois l’estimation des experts de l’époque.
2 Cartier Pasha
Toujours chez la marque française, on découvre ici une Cartier Pasha en or jaune et au cadran blanc et une seconde en acier au cadran noir.
L’origine de la Pasha remonte au tout début des années 30, avec une commande de montre unique du Pacha de Marrakesh à Louis Cartier. Le Pacha avait besoin d’un garde-temps assez luxueux pour être porté lors des réunions officielles, mais aussi assez résistant pour le suivre dans son quotidien, qui impliquait entre autres des bains et des baignades alors que les montres étanches n’en étaient qu’à leurs balbutiements.
Cartier lui proposa donc une montre ronde en or jaune résistante à l’eau spécialement conçue pour l’occasion. Le Pacha fut évincé du pouvoir en 1950 et la montre disparu avec lui. Il faudra attendre 1985 pour que la marque française décide de lancer une collection rendant hommage à cette histoire : la Pasha. Pour retravailler le design de cette collection, la marque française décida de faire appel à un designer iconique : le célèbre Gerald Genta, l’homme à l’origine entre autres de la Royal Oak (dont on reparlera plus tard) et de la Nautilus, excusez du peu.
Cartier lança de très nombreuses versions de la Pasha et monsieur Delon en possédait au moins deux, plutôt classiques. La première en 38 millimètres en or jaune sur un bracelet cuir sur laquelle on découvre un discret guichet de date à 4h30, et la seconde en acier au même format sur un bracelet acier, avec une grande date à 6h. Les versions en acier ont vu le jour en 1990.
Cartier Santos 100 XL chronographe
Pour continuer avec Cartier, on a pu voir dans la liste des montres vendues à Paris une Cartier Santos Chronographe. Il semble qu’il s’agisse d’une version Santos 100 XL mesurant 41 millimètres de large pour 55 millimètres de long, une pièce donc assez imposante, mêlant les formes carrées et rectangles et montée sur un bracelet cuir. D’occasion, elle se trouve habituellement entre 5 000 et 7 000 euros.
Piaget
Piaget faisait également partie de la vente avec cette pièce au faible diamètre, au cadran blanc avec index en chiffres romains et à la lunette sertie de diamants. Elle est montée sur un bracelet faisant penser à des écailles. Le tout est certainement en or blanc, matériau souvent utilisé par la maison suisse appartenant à Richemont.
3 Breitling Chronomat
À tout cela viennent s’ajouter au moins 5 pièces de chez Breitling et on commence avec trois Breitling Chronomat.
Le premier s’inspire en grande partie du design du premier Chronomat lancé dans les années 40. Celui-ci fut développé comme un outil de calcul pour les ingénieurs et le nom fait référence à Chronographe et Mathématiques. Son mécanisme d’échelle logarithmique tournante sera d’ailleurs utilisé comme base pour de développement de la Navitimer dont on reparlera plus bas. Ce Chronomat au cadran noir est entraîné par un calibre de chronographe à remontage manuel.
Les deux autres Chronomat font partie des modèles plus modernes. On découvre d’abord une version assez proche de celle que l’on retrouvait au poignet de monsieur Belmondo. Ici ce sont les poussoirs et quelques autres détails qui sont en or, en rappel à la couleur des trois sous-cadrans. Elle est montée sur un beau bracelet en cuir brun et il semblerait qu’il s’agisse d’une version de la référence B13050. Celle-ci est entrainée par le calibre B13, mouvement de chronographe automatique développé sur la base du célèbre ETA 7750. D’occasion, elle se trouve souvent aux alentours de 2 000 euros.
La seconde aux caractéristiques similaires est entièrement en acier et elle offre un cadran bleu et des sous-cadrans blancs. Celle-ci est montée sur un bracelet acier.
L’acteur semble apprécier ce modèle puisqu’il a été vu avec d’autres versions, comme sur cette photo:
Autre Breitling pour Alain Delon, une Navitimer, un grand classique de la marque suisse. Elle fut développée en 1952 suite à la demande d’une association de pilotes d’avion qui cherchait a équiper ses membres. Elle est pensée en tant que véritable outil de calcul pour les pilotes, ce qui explique en partie pourquoi son cadran caractéristique est si chargé.
De nombreuses versions de la Navitimer furent proposées avec les années et il est difficile d’être sûr de celle de monsieur Delon, mais j’opterais pour une référence 806 de 1965, entraînée par le calibre de chronographe à remontage manuel Venus 178. Elle se trouve parfois d’occasion aux alentours de 4,000 euros.
Breitling Incabloc 788
On termine Breitling avec une élégante Incabloc 788 estampillée Breitling Genève. Il s’agit d’un chronographe de 36 millimètres de diamètre en acier avec un fond vissé. Beaucoup plus épurée et discrète que les modèles précédents, cette montres des années 40 est entraînée par mouvement Venus 152 à remontage manuel.
Rolex Daytona 116520
Que serait une collection vintage sans quelques Rolex dignes de ce nom ? La vente incluait au moins 3 pièces de la marque à la couronne, dont une Daytona en acier au cadran blanc qui était estimée entre 5,000 et 7,000 euros à l’époque, et qui doit valoir au moins 10 fois plus aujourd’hui.
Si on prend l’exemple de la Daytona 6263 “Big Red” de son ami Jean Paul Belmondo qui fut vendue en 2013 pour 165,000 euros, alors qu’il l’avait achetée 3 000 France en 1970, on peut imaginer que la valeur de la pièce de monsieur Delon à notre époque est elle aussi bien au dessus de son prix d’alors.
Rolex Milgauss 116400
Un peu plus discrète que la Daytona, monsieur Delon possédait également une Rolex Milgauss 116400 au cadran noir et à la fameuse trotteuse orange. La collection tire ses origines du milieu des années 50 mais cette version fut lancée au Baselworld de 2007. Elle est entraînée par le calibre 3131 et ne possède pas encore la fameuse Glace Verte caractéristique des modèles actuels qui fera son apparition en 2014. Son boîtier en acier mesure 40 millimètres de diamètre et elle se trouve sur le marché gris entre 8,000 et 10,000 euros.
Zenith Chronomaster El Primero 01.0240.410
On connait le El Primero comme l’un des tout premiers mouvements de chronographe automatique au monde. Depuis, le mouvement fut amélioré et de nombreuses variantes furent proposées. Par exemple, cette version de Zenith Chronomaster El Primero à triple quantième. Il s’agit d’une montre des années 90 en acier de 40 millimètres avec un cadran blanc et des sous-cadrans de chronographe en plus d’une indication de phase de lune, de date, de jour et de mois. Elle se trouve d’occasion aux alentours de 5,000 euros.
Blancpain
La vente comprenait également des pièces de chez Blancpain. On a pu en reconnaître 4 :
La première est un chronographe Léman 2527 en acier au cadran blanc et au bracelet cuir, livrée avec un bracelet en acier. On découvre des sous-cadrans de chronographe, un guichet de date à 6h et des aiguilles glaives ajourées. Elle fut revendue à 5,720 euros lors d’une autre vente aux enchères en 2020.
La deuxième, une Blancpain Léman Date 2100, est une pièce beaucoup plus habillée au boîtier en or jaune et aux aiguilles glaives ajourées elles aussi. Sur le cadran blanc, on retrouve des index en or en applique avec des chiffres romains pour 12h, 6h et 9h. Celui de 3h est remplacé par un guichet de date.
La troisième, une Blancpain Villeret 6595 des années 90, se dote de quelques complications puisqu’on y retrouve deux guichets de jour et de mois à 12h, une aiguille dateur centrale et un sous-cadran phase de lune à 6h. Il s’agit donc d’une montre à quantième complet au boîtier en acier et or jaune, montée sur un bracelet en cuir brun. Elle ne mesure que 34 millimètres de diamètre et est entraînée par un mouvement automatique, le calibre 913A. Une très belle pièce compliquée vendue en dessous de 5 000 euros d’occasion.
La quatrième est une Léman Dual Time Zone GMT. Cette pièce en acier de 38 millimètres a un cadran blanc sur lequel on trouve une petite seconde à 6h et un sous-cadran affichant l’heure d’un second fuseau horaire à 12h. À 3h se trouve un guichet de date et à 9h, on retrouve un indicateur jour/nuit. Elle est entraînée par un mouvement automatique et se trouve d’occasion un peu en dessous de 10,000 euros.
IWC Portofino 3541
On reste dans les complications avec une IWC Portofino 3541 en or jaune au sous-cadran phase de lune à 12h et aux trois autres sous-cadrans indiquant différentes informations en rapport avec le quantième perpétuel. À 7h30, on découvre même un guichet renseignant sur l’année en cours. Cette montre des années 90 ne mesure que 35 millimètres de diamètre, est entraînée par un calibre automatique et se trouve aux alentours de 8,000 euros sur le marché gris.
Bulgari Octo Finissimo
Lors du festival de Cannes en 2020, on a pu voir une Bulgari Octo Finissimo au poignet du géant du 7 ème Art. Il s’agit d’une montre en titane de 40 millimètres de diamètre pour 5,15 millimètres d’épaisseur seulement, renfermant le BVL138, un calibre automatique ultra-plat de 2,23 millimètres équipé d’un micro-rotor en platine. Sur le cadran en titane lui aussi, on découvre une petite-seconde à 8h. Son prix catalogue est de 14,800 euros.
Baume et Mercier 70’s
Dans « Le Samourai », il portait une pièce de chez Baume et Mercier au boîtier forme coussin et au cadran blanc élégant. Son boîtier en acier reprend un design des années 70. Difficile de trouver sa référence exacte, si vous en savez plus faites le nous savoir !
Audemars Piguet Royal Oak Jumbo
Une des plus importantes de la vente et de la collection est cette belle Audemars Piguet Royal Oak Jumbo, une version d’une des sports-watches les plus célèbres du monde. Delon portait cette pièce au poignet dans “Comme un boomerang” en 1976, dans “Parole de flic” en 1985 et dans “Ne réveillez pas un flic qui dort” en 1988.
En 2012, elle était estimée à 2,500 euros, pour un prix de vente final de 68,750 euros incluant les frais. Une belle tranche du total de 443,875 euros que la vente a rapporté au total.